Il y a plus de deux ans, en juillet 2022, le Bureau de la Quatrième Internationale a publié une déclaration publique pour exprimer son désaccord avec la position du groupe américain Socialist Action sur l’Ukraine. Bien que celui-ci prétende avoir des « relations fraternelles » avec la Quatrième Internationale, la position de SA ne contredit pas seulement la position de la QI à un niveau fondamental, elle va à l’encontre des principes de base de la solidarité.
Au sein de la Quatrième Internationale, il y a un débat permanent sur les positions et les actions des socialistes en réponse à la guerre en Ukraine. Les camarades et les organisations de la Quatrième Internationale ont des positions différentes sur la manière de s’opposer à la guerre et sur les tâches qui incombent aux socialistes dans différents contextes. Notre travail a en commun le rejet de tout impérialisme. En tant que telle, la Quatrième Internationale s’oppose à tous les blocs impérialistes et s’oppose à l’expansionnisme et aux interventions de l’OTAN et de l’OTSC dirigée par la Russie. Notre opposition à l’impérialisme et à l’expansionnisme se traduit par des positions de base qui incluent :
• la condamnation de l’invasion russe et l’exigence que les troupes russes quittent l’Ukraine,
• la reconnaissance du droit à l’autodétermination de l’Ukraine
• la solidarité avec les militants anti-guerre russes.
Comme l’a écrit le Bureau en juillet 2022, ce sont précisément ces principes qui sont contredits par SA : Socialist Action « ne rejette pas l’invasion russe et ne déclare pas non plus son soutien aux activistes russes anti-guerre ». Leurs déclarations présentent une version déformée de l’histoire ukrainienne. Elle tente d’instrumentaliser les déclarations faites par les camarades de la Quatrième Internationale en ne se référant qu’à une partie de ce que nos camarades ont à dire et en ignorant leur évaluation de la guerre actuelle. Socialist Action obscurcit sa position sur le droit à l’autodétermination de l’Ukraine en appelant seulement à l’indépendance d’une hypothétique Ukraine socialiste. Socialist Action fait partie de la United National Antiwar Coalition qui a publié des déclarations allant dans le même sens : pas de rejet de l’invasion russe, pas de reconnaissance du droit à l’autodétermination de l’Ukraine et un refus de se solidariser avec les activistes russes anti-guerre.
Depuis la déclaration de juillet 2022, la guerre en Ukraine s’est intensifiée. La Russie a déclaré l’annexion de certaines parties du territoire ukrainien et a repris son offensive. Des camarades et des organisations de la Quatrième Internationale sont actifs dans différents pays dans des campagnes de solidarité avec le peuple ukrainien et plus particulièrement avec la classe ouvrière ukrainienne. Ce travail est réalisé en coopération avec l’organisation ukrainienne Sotsialnyi Rukh qui, en 2024, a rejoint la Quatrième Internationale en tant qu’observateur permanent.
SA a cependant persisté à prendre des positions qui contredisent les principes de base de la Quatrième Internationale. Un article du 28 février 2024 signé par « Jeff Mackler, National Secretary, Socialist Action » va jusqu’à approuver explicitement l’invasion russe de l’Ukraine, la décrivant comme une « aide » aux Ukrainiens russophones. SA a clairement indiqué que sa reconnaissance du droit de l’Ukraine à l’autodétermination dépendait du fait que l’Ukraine soit « socialiste ». En ce qui concerne les dissidents russes anti-guerre, SA a seulement exprimé son soutien aux droits démocratiques minimaux de Boris Kagarlitsky. Entre-temps, SA est restée silencieuse sur la répression des activistes russes anti-guerre, y compris des camarades de la Quatrième Internationale, et refuse d’exprimer sa solidarité politique avec eux.
Le Bureau estime qu’il ne peut y avoir de relations fraternelles de notre Internationale avec une organisation qui rejette nos principes fondamentaux. C’est pourquoi le Bureau proposera au prochain Congrès mondial que la IVe Internationale rompe ses liens avec Socialist Action.
4 novembre 2024