Les soulèvements de Minneapolis et les manifestations travers les États-Unis, y compris devant la Maison blanche, qui ont suivi le meurtre par des policiers blancs de George Floyd, un noir de 46 ans, et l’hésitation du procureur à mettre immédiatement en garde à vue les flics étaient le goutte d’eau qui a fait déborder la vase1.
Depuis le début de la pandémie de COVID-19 et la crise économique qui l’accompagne, les chiffres de mortalitéindiquent de fortes inégalités entre les Blancs et les Noirs et Latinos. Ces cas de violences policière nous rappellent que la double crise n’a fait partir ni la violence policière, ni les inégalités de classe galopantes et de communauté,exacerbées par des politiques néolibérales.
La tuerie de Floyd s’est déroulée peu après deux autres cas de racisme très médiatisées qui chacun à son tour ont révélé un aspect du racisme structurel au sein de la société étatsunienne. La tuerie même n’est que la dernière d’une série de tuerie mises en lumière depuis la tuerie de Michael Brown en 2014.
Des assassinats racistes
En Géorgie, un état de sud profond, trois vigilantes2, dont un père ex-flic et son fils, se sont arrogés le droit de réaliser « une arrestation citoyenne » d’un jogger noir soupçonné (par eux ) d’avoir commis une cambriolage dans le quartier. Ce n’est qu’après la mise sur internet des semaines plus tard d’une vidéo prise par un troisième vigilanteblanc que les trois ont été mis en examen. La coordination évidente entre racistes et forces d’ordre n’a rien de neuf. En 1964, en plein mouvement de droits civiques des noirs, trois militants antiracistes, deux blancs et un noir ont été enlevés et tués dans l’état de Mississippi par des activistes de Ku Klux Klan et des policiers locaux.
Quelques jours avant le meurtre de George Floyd, à Louisville, dans l’état de Kentucky, Breonna Taylor, une travailleuse dans la santé, était au lit avec son copain quand des flics en civil ont fait irruption dans son appartement, la tuant et arrêtant son ami. Les policiers se sont trompé d’adresse !
Une réaction massive contre les conséquences du capitalisme néolibéral
Les manifestations se sont étalées partout parce que beaucoup de villes ont leur propre George Floyd : Rodney King à Los Angeles, Eric Garner à New York, Trayvon Martin en Floride, Dontre Hamilton à Milwaukee et bien d’autres.
Tandis que les immigréEs et les couches populaires les plus démuniEs sont souvent cantonéEs dans les banlieues des villes françaises comme Paris, Marseillais, et Lyon ce sont les centres villes aux États-Unis où se trouvent les populations noires, latinos et populaires, subissant le manque de capital, l’austérité, le manque des ressources scolaires, de loisirs et d’emplois.
Les médias et les portes paroles des Républicains et Démocrates font la morale aux habitants des quartiers noirs de couleur pour les dommages subis par les les magasins dans les quartiers concernées. Mais les vrais endommages sont les conditions de vie crées par des décennies d’apartheid, les politiques d’austérité et néolibérale.
Les outrances racistes policières qui ont déclenché les manifestations et la colère qu’on voit dans les rues des États-Unis sont le fruit de quatre cents ans d’oppression raciale. Elles sont inespérables et font partis de la structure même du capitalisme étatsunien. La solution se trouve donc dans les changements sociaux de grande envergure. D’ici là, nous revendiquons la fin de racisme policière et la protection des communautés victimes par de telles violences.
Le 30 mai. Milwaukee, intertitres de la rédaction
- 1En 1963, l’écrivain noir James Baldwin a titré ses réflexions sur l’oppression raciale The Fire Next Time. Le feu arrive et seule une réorganisation de la société étasunienne pourra calmer les flammes de protestation qu’elle a produites.
- 2Vigilantes en anglais, parfois traduit par justicier, en réalité membres de groupes d’autodéfense armés.