Face à la future coalition des droites, riposte sociale et unitaire !

Au lendemain du triple scrutin, la Belgique se réveille avec une nouvelle montée des droites et de l’extrême droite, alors que cette dernière continue son avancée dans plusieurs pays d’Europe. Notre liste Anticapitalistes aux européennes récolte plus de 50 000 voix, une lueur d’espoir dans un panorama morose. L’heure est à la lutte et à l’unité de notre camp social. 

Si les résultats de l’extrême droite flamande ne sont pas aussi élevés que prévu, la Flandre fait malgré tout face à une nouvelle progression du Vlaams Belang, le pire ennemi des mouvements sociaux, des femmes, des personnes LGBT, des personnes racisées, et de la classe travailleuse en général. Ces résultats sont aussi la résultante de la normalisation de ses idées, à travers les autres partis, notamment la N-VA et le MR mais aussi d’autres comme Vooruit et sa campagne dégoulinante de racisme qui visait à préparer une coalition avec la N-VA.

En Wallonie et à Bruxelles, c’est une véritable claque que récolte la gauche de gouvernement, PS et surtout Ecolo, sanctionnée pour sa politique de compromissions. Le PTB-PVDA progresse à Bruxelles et en Flandre mais accuse une légère baisse en Wallonie. Cela témoigne à la fois d’une aspiration à une autre politique, mais met en même temps en évidence les limites d’une logique d’auto-construction basée sur une stratégie électoraliste, qui amène à adopter des lignes de rupture très minimalistes. (1)

Tout cela annonce des gouvernements très à droite, avec la N-VA en Flandre et au fédéral et avec le MR et Les Engagés qui jouent désormais un rôle central du côté francophone, avec plus que probablement une coalition à deux en Wallonie. 

Ces résultats électoraux arrivent dans un contexte où les capitalistes font de plus en plus le choix des politiques les plus réactionnaires pour tenter de surpasser leur crise et leur propre incapacité à gouverner. C’est ce à quoi nous assistons avec la montée de l’extrême droite ailleurs en Europe, et c’est ce qui se traduit concrètement sous nos yeux avec le choix de Macron d’accepter la demande de l’extrême droite de dissoudre l’Assemblée nationale, alors même que le Rassemblement national (RN) obtient plus de 30% au scrutin européen dans l’Hexagone. Face à cela, la Gauche anticapitaliste exprime sa solidarité la plus totale avec les camarades français⸱es qui vont devoir mener une bataille dont l’enjeu est capital, non seulement pour elles⸱eux, mais aussi pour les rapports de force européens, voire au-delà.

50 758 voix anticapitalistes 

Dans ce panorama morose, les résultats de la liste Anticapitalistes aux européennes sont inattendus. Avec près de 2% des voix (1,97% exactement) dans le collège électoral francophone, ce sont 50 758 personnes qui nous ont accordé leur voix ! Nous tenons à remercier toutes les personnes qui nous ont soutenu et qui ont pris part à la campagne d’une manière ou d’une autre. Cela nous montre qu’à contre-courant de cette vague réactionnaire, il y a de réelles aspirations à autre chose, à une société émancipée, libérée de l’exploitation capitaliste et de toutes les autres formes d’oppression. C’est le message que nous avons porté durant toute la campagne et celui que nous continuerons de porter. 

Notre constat est que l’anticapitalisme est bien plus partagé dans la société que ce que voudraient nous faire croire la droite, la gauche de gouvernement (qui n’a eu cesse depuis dimanche de déplorer « la montée des extrêmes », renvoyant honteusement dos à dos extrême droite et gauche radicale) et les médias, dont les choix éditoriaux nous ont montré à quel point il est difficile d’obtenir un traitement et une visibilité médiatique équitables en comparaison avec les partis installés. 

La Gauche anticapitaliste tient aussi à remercier les camarades du NPA-L’Anticapitaliste, avec lesquel⸱les nous avons collaboré et qui nous ont soutenu par la présence de Philippe Poutou sur notre liste, nous permettant ainsi à quelques rares occasions d’ouvrir une brèche dans l’apathie médiatique autour de notre candidature.

S’unir et lutter !

À l’évidence, nous allons nous retrouver dans les prochaines années face à des gouvernements réactionnaires. Il va donc falloir s’organiser pour se battre contre les attaques qu’ils préparent contre nos conquis sociaux (30 milliards d’euros d’« économies » annoncés dans le budget de l’État) et contre une extrême droite de plus en plus menaçante.

À notre échelle, les résultats encourageants de la liste Anticapitalistes nous engagent pour la suite du combat. Nous assumons notre volonté de porter, avec d’autres, la construction d’un front rouge-vert, d’un front écosocialiste et anticapitaliste dont nous avons besoin pour résister face à la montée des droites réactionnaires et de l’extrême droite que la politique du « moindre mal », menée par la gauche de gouvernement et soutenue par une bureaucratie syndicale, n’a pas réussi à endiguer. Cette stratégie par en haut paralyse les luttes en les rendant dépendantes des appareils des organisations. La seule réponse à la menace fasciste, c’est une lutte massive et démocratique, qui rassemble les militant⸱es de tous les horizons : anticapitalistes, écologistes, syndicalistes, antiracistes, anti-impérialistes, féministes, LGBTI…

La Gauche anticapitaliste vous donne déjà rendez-vous dimanche 16 juin, avec la Coordination antifasciste de Belgique (CAB) pour prendre la rue face à l’extrême droite et réaffirmer notre rejet de ses idées nauséabondes et de ces politiques racistes et antisociales. C’est un rendez-vous important qui doit constituer une première étape dans la construction de ce front.

Apprenons à frapper ensemble, il en va de notre avenir et de l’intérêt de notre classe. 

Gauche anticapitaliste
11 juin 2024

Déclaration publiée sur le site de la Gauche anticapitaliste.

  • (1)Lire notre article Le PTB entre rupture et participation, https://www.gaucheanticapitaliste.org/le-ptb-entre-rupture-et-participation/

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