Depuis des décennies nous sommes confrontés à la destruction progressive de nos droits sociaux acquis par les luttes. Le projet de contre-réforme des retraites Macron-Delevoye s’inscrit dans cette même logique. Loin de l’universalisme annoncé, il participe d’un plan global de destruction des systèmes de solidarité qui érige en modèle le chacun pour soi et l’égalité... dans la misère !
Mépriser, diviser, menacer
Le gouvernement méprise celles et ceux qui se mobilisent car ils seraient, selon Macron, ignorant du contenu de la réforme. Mais le projet est connu et les contre-réformes du quinquennat, contre le Code du travail ou les chômeurEs, ont des logiques identiques : garantir les profits des capitalistes.
Signe de sa fragilisation après le premier anniversaire du mouvement des Gilets jaunes, les mobilisations dans la santé, la jeunesse, contre les féminicides ou pour la justice climatique, le gouvernement fait feu de tout bois pour éteindre la contestation. Il tente de diviser les salariéEs en prétendant que celles et ceux de la RATP, de la SNCF, seraient privilégiés alors qu’ils ne font que défendre leurs droits. Les régimes spéciaux compensent la dureté du travail dans certains secteurs et leur disparition pousserait à un nivellement généralisé vers le bas.
Enfin, la mise en garde de Macron concernant les violences est un signal clair que le pouvoir menace d’utiliser les forces de répression pour dissuader de participer aux manifestations, comme avec les Gilets jaunes.
Ni amendable ni négociable, retrait total du projet !
Calculer les pensions sur l’ensemble de la carrière, c’est partir d’un salaire de référence plus bas, donc avoir une retraite plus faible, avec aussi une valeur du point variable qui pourra donc évoluer à la baisse... Les pensions mensuelles baisseront de plusieurs centaines d’euros. Il faudra donc choisir entre s’épuiser au travail ou vivre dans la misère.
Nous devons aussi nous battre pour imposer de nouveaux droits : le retour à la retraite à 60 ans pleine et entière pour touTEs, 55 ans pour les métiers pénibles, un minimum retraite au niveau des minimas sociaux fixés à 1800 euros net, l’égalité professionnelle et salariale entre les femmes et les hommes.
Pour maintenir un système par répartition, il faut augmenter les salaires et répartir le travail : aucun revenu inférieur à 1800 euros net, avec un temps de travail ramené à 32 heures sans perte de salaire. C’est possible en imposant une autre répartition des richesses et l’augmentation des cotisations patronales. Il n’y a aucun problème de financement... pour qui veut faire payer les capitalistes !
Préparons l’affrontement général
Pour construire le rapport de force qui permettra de gagner, une seule journée de grève ne suffit pas. Ce jeudi 5 décembre marque le début du mouvement de grève reconductible dans plusieurs entreprises et services publics, comme la SNCF ou la RATP et quelques autres, mais pour gagner, quel que soit notre secteur, public ou privé, nous devons nous poser dès maintenant la question de partir en grève reconductible.
Cette journée peutconstituer une première étape, mais il faut donner des perspectives d’actions durables. Grèves, blocages, manifestations... nous devons coordonner nos actions, organiser des AG sur nos lieux de travail et d’étude ou à l’échelle de zones d’activités professionnelles. Travailleurs/ses, syndiqués ou non, Gilets jaunes, habitantEs des quartiers, chômeurEs, étudiantEs... une convergence des colères est possible : construire un mouvement d’ensemble - avec une grève générale jusqu’au retrait de la réforme - pour en finir avec Macron et son monde.