Déclaration adoptée à l’unanimité.
La lutte nationale du peuple tamoul a subi une défaite totale en mai 2009, écrasée par le gouvernement sri-lankais. Produit de la « guerre contre la terreur », c’est la plus profonde défaite infligée à une lutte de libération nationale depuis des années. Ce n’est pas seulement une défaite du peuple tamoul, c’est une défaite de la gauche et du progrès au Sri Lanka.
Paris, samedi 25 avril 2009. 10 000 manifestants pour dénoncer les massacres de civils Tamouls au Sri Lanka. Photothèque Rouge/Sébastien Ville
Au cours des deux derniers mois de guerre, les forces armées ont eu recours à des attaques implacables et aveugles d’artillerie et à des bombardements aériens, tuant près de 40 000 civils, dont de nombreuses femmes et enfants.
Réélu en janvier à la tête de l’État, Mahinda Rajapaksa n’a aucunement l’intention de résoudre la question nationale tamoule, pour laquelle les Tamouls ont lutté durant des décennies.
A l’issue de la guerre, environ 300 000 civils qui ont fuit la zone de guerre ont été parqués dans des camps d’internement entourés de barbelés. Ces personnes déplacées à l’intérieur (IDP), comme on les a appelées, ont été autorisées depuis décembre 2009 à retourner dans leurs lieux d’origine, mais le gouvernement Rajapaksa ne leur a pas fourni les moyens leur permettant de s’y rétablir. Ils attendent encore l’aide financière, alimentaire, sanitaire et médicale. À ce jour plus de 100 000 restent dans les camps.
Le gouvernement Rajapaksa recourt à la répression brutale pour étouffer les opposants et les médias. 12 000 prisonniers politiques croupissent derrière les barreaux, certains depuis des années, sans procès, et la majorité d’entre eux sont Tamouls. Pas moins de vingt journalistes ont été tués au cours des trois dernières années. Beaucoup ont fui le pays craignant pour leur vie.
Le gouvernement devrait sérieusement s’occuper du règlement politique de la question nationale tamoule. En premier lieu cela exige un partage du pouvoir.
Nous exigeons également :
► la libération inconditionnelle de tous les prisonniers politiques ;
► que le gouvernement sri-lankais cesse toutes les atteintes à la liberté des médias ;
► que le gouvernement sri-lankais garantisse à toutes les personnes déplacées les conditions de retour et de vie dans leurs lieux d’origine.
Nous saluons l’attitude courageuse de nos camarades du Nava Sama Samaja Party face à la répression de l’État cingalais et nous regrettons que certains dans la gauche internationale n’aient pas été capables de mieux soutenir cette lutte.