Déclaration du Bureau exécutif de la Quatrième Internationale
Le Venezuela est un pays assiégé par l'impérialisme nord-américain, les laquais gouvernementaux d'Amérique latine et les nations impérialistes européennes. Nous avons défendu le processus bolivarien dans son orientation de transformation radicale et dénoncé les mesures coercitives contre cette nation.
Cependant, nous voyons avec inquiétude le tournant de restauration néolibérale que le gouvernement de Nicolás Maduro et la direction du Parti socialiste uni du Venezuela (PSUV) ont pris ces dernières années. La classe ouvrière a été la plus durement touchée, voyant les salaires pulvérisés à des niveaux jamais vus dans l'histoire de cette nation. Alors que le panier alimentaire familial atteignait en septembre 342,38 dollars américains, le salaire minimum mensuel est de 7 bolivars, équivalents à 1,68 dollars, dans une situation où aucun travailleur ne gagne plus de 30 dollars de salaire. Les primes extra-salariales supplémentaires, fournies par le gouvernement aux travailleurs à sa discrétion en termes de montant et de durée, ne parviennent pas à compenser la terrible situation.
Le gouvernement soutient que cette situation est due au blocus, alors qu'en réalité les théories monétaristes les plus féroces, qui empêchent l'ajustement des salaires des travailleurs, ont gagné du terrain pendant qu'on accordait des facilités fiscales et financières à la bourgeoisie vénézuélienne et au capital transnational. Il est inconcevable que des pays avec un revenu par habitant inférieur à celui du Venezuela, comme le Salvador ou Haïti, aient aujourd'hui des salaires à trois chiffres, ou qu'à Cuba, après 60 ans de blocus, la classe ouvrière ait des revenus sensiblement plus élevés que ce que nous observons au Venezuela.
Cela a provoqué un réveil lent mais soutenu de la classe ouvrière. Déclarations, protestations aux portes des usines, appels à la grève et petites mobilisations ont généré une répression inhabituelle de la part du gouvernement de Nicolás Maduro. Certains dirigeants ouvriers détenus depuis la période Chavez ont été condamnés à de lourdes peines. D'arrestations de dirigeants syndicaux ont est passé aux accusations et aux procès, dont certains militaires, contre les travailleurs. Toute défaillance des services publics engendre une accusation de terrorisme par l'Etat contre d'humbles travailleurs. La nature politique de la détention et/ou l'ouverture d'un procès contre les travailleurs et les dirigeants syndicaux est déniée, ce qui rend précaires les situations de détention et les garanties de défense légitime. Tout cela, malgré les annonces publiitaires d'un président ouvrier à la tête du pays.
Avec la même véhémence que nous avons défendu le processus bolivarien contre les attaques impérialistes, nous exigeons que le gouvernement vénézuélien mette fin à la persécution de la classe ouvrière qui lutte légitimement pour un salaire lui permettant de survivre et pour des conditions de liberté syndicale. A l'heure où l'on dialogue avec la droite putschiste que l'on exonére de ses responsabilités, nous exigeons une amnistie générale pour les travailleurs détenus et les dirigeants syndicaux :
Rodney Antonio Álvarez Rodriguez. C.I. 19 184 464, dossier : 12J-795-14 ;
Guillermo Manuel González. C.I : 24 982 037 affaire: 1-CT-041-20 ;
Derbys Rodriguez Sánchez. C.I : 12.866.502 affaire: 1-CT-041-20,
Eudis Felipe Girot. C.I. 8635180, dossier : 01JT-034-21 ;
Aryenis Torrealba. C.I. 15 228 578, dossier : 5821-21;
Alfredo Chirinos. C.I. 18 263 686, dossier : 5821-21;
Neptali Duno. C.I. 9 810 552, dossier : 01CP-S-023-20 ;
Rafael Enrique Nelo García C.I. 12 528 689 ;
Gustavo Enrique Juárez Torres C.I. 10 638 726 ;
Pedro Alexander Montilla Pérez C.I. 13 501 684, affaire judiciaire n° PP11P-2020-000190 ;
Roger González C.I. 16 795 931 ;
Luis Rivas C.I. 20 188 686 ;
Eugenio Montes C.I. 13 603 047 ;
Miguel Álvarez C.I. 16 137 990, dossier n° KP01-P-2019-002868 ;
Darío Antonio Salcedo C.I. V-12 258 676, dossier MP 73410-2020 ;
Marcos Sabariego, V-11 745 799, numéro de procédure : GP 11-P-2020-000055 ;
Gil Mujica. V-7 477 454, numéro de procédure : GP 11-P-2020-000055 ;
Bartolo José Guerra Rojas V-5.907.329, dossier n° BPOL-P-2020 ;
Wilmen José Amaya González;
Divo Garrido;
Lénine Martínez ;
Neylander Colmenarez ;
Juan Mukarsset;
Luis Angel Garcia;
Franklin Álvarez .
parmi de nombreux autres travailleurs et dirigeants syndicaux dont nous recensons les cas.
le 1er novembre 2021