Résolution sur les tâches de construction pour la Quatrième Internationale

Introduction

La situation de crises multiples et imbriquées, ainsi que l’urgence croissante de quitter le mode de production capitaliste qui en résulte pour l’humanité, afin d’éviter les plus grandes catastrophes décrites dans nos résolutions, rend encore plus nécessaire le rôle de la IVe Internationale en tant que courant international avec des organisations nationales actives et militantes.

La résolution ne reprend pas les arguments en faveur de notre orientation actuelle vers la construction de partis de la nouvelle gauche et anticapitalistes – entendus comme une forme transitoire liée à l’actuel niveau de politisation et de radicalisation – comme l’indiquent nos résolutions depuis 1995 (2003, 2010, 2018). Nous avons ainsi résumé cette démarche en 2018 :

Notre tâche aujourd’hui est de construire des partis qui soient utiles dans la lutte des classes. C’est-à-dire des partis qui puissent rassembler des forces et décider des actions qui auront un impact et feront avancer la lutte de classes, sur la base d’une approche et d’un programme lutte de classes. Le but ultime de ces partis étant de se débarrasser du système (capitaliste) existant, même si ce but est exprimé dans des termes très généraux. Cette perspective engage les forces de l’Internationale à être partie intégrante et loyale de la construction et de la direction de ces partis, de ne pas y être dans le seul but de recruter ou d’attendre pour en dénoncer les trahisons éventuelles. Notre objectif stratégique est la construction de partis révolutionnaires de masse et d’une Internationale révolutionnaire de masse.

Cette résolution se concentre sur la manière de renforcer notre profil politico-organisationnel et notre capacité en tant que courant international. Ce dernier est à la fois une source de travail théorique, analytique et programmatique, attractive et accueillante pour les courants issus d’autres traditions, et une force d’impulsion aussi bien pour des campagnes internationales que pour l’activité de nos organisations au niveau politique national et dans les mouvements sociaux. Comme le dit la résolution « Rôle et tâches de la Quatrième Internationale » du Congrès mondial 2010 (2) :

La IVe Internationale et ses sections ont joué et veulent jouer encore un rôle essentiel dans la défense, la promotion et la mise en œuvre d’un programme de revendications d’urgence mais aussi transitoires vers le socialisme ; d’une politique de front unique qui vise à la mobilisation de masse des travailleurs et de leurs organisations ; d’une politique d’unité et d’indépendance de la classe ouvrière contre toutes les formes d’alliance avec la bourgeoisie, contre toute participation à des gouvernements qui gèrent simplement l’État et l’économie capitalistes en ayant abandonné tout internationalisme ou combat pour en finir avec les inégalités et les discriminations de genre, raciales, ethniques, religieuses ou d’orientation sexuelle.

La IVe Internationale a joué et joue toujours un rôle fonctionnel pour garder vivante l’histoire du courant marxiste révolutionnaire, « comprendre le monde », confronter les analyses et les expériences de militant·es, de courants ou organisations révolutionnaires et rassembler des organisations, des courants et des militant·es qui partagent la même vision stratégique et les mêmes choix de regroupements larges sur des bases révolutionnaires. L’existence d’un cadre international qui permette de « penser la politique » est un acquis indispensable à l’intervention des révolutionnaires. L’internationalisme conséquent doit poser la question d’un cadre international. […]

Une différence majeure entre la IVe Internationale et tous ces regroupements, au-delà des positions politiques, et qui est à mettre à son compte, c’est qu’elle est basée sur une coordination démocratique de sections et de militant·es, alors que les autres regroupements internationaux sont des « Internationales-fractions » ou des coordinations basées sur des « partis-fractions » qui ne respectent pas les règles de fonctionnement démocratique, en particulier le droit de tendance. […]

Nous avons, effectivement, un rôle particulier reconnu par une série de courants politiques. Nous pouvons être les seuls à pouvoir faire converger des forces politiques d’origines diverses. […] Nous voulons faire jouer à la IVe Internationale un rôle de « facilitateur » de convergences dans la perspective de nouveaux rassemblements internationaux.

Du coup, pour nous consolider et jouer ce rôle, toutes les instances de la IVe Internationale doivent être renforcées : réunions régulières du Bureau, comités internationaux, groupes de travail spécifiques, voyages, échanges entre les sections. Il faut renforcer l’activité de l’Internationale déployée ces dernières années : en rendant plus régulier et en renforçant les réunions des BP européens, ainsi que les efforts de coordination entre les sections d’Amérique latine. Le fonctionnement régulier des instances de direction qui se sont tenues chaque année, représentant une trentaine d’organisations, doit assurer la continuité – Bureau, réunion des BP européens, CI (Comité international) – de notre courant international.

 

A/ Profil public international

Depuis le Congrès mondial de 2018, nous avons rempli le mandat de créer un site web multilingue, fourth.international, qui assure la publication simultanée de nos déclarations et résolutions de direction dans nos trois langues de travail (et d’autres, lorsque des sections reprennent cette tâche à partir de cette ressource), ainsi qu’une sélection d’articles significatifs représentant en général l’opinion de nos propres organisations sur la situation dans leurs pays, et nos positions générales sur les questions internationales, même si c’est sous la forme d’articles signés. Il s’agit également d’une source contenant les résolutions de nos congrès mondiaux et comités internationaux.

Le Bureau et le CI ont été plus actifs dans l’adoption de déclarations donnant la position de l’Internationale sur les grands événements internationaux en vue de leur publication – environ 50 déclarations ont été publiées depuis le dernier Congrès mondial, même si le rythme s’est ralenti depuis 2021.

Nous avons également relancé le site Punto de Vista Internacional en castillan – aux côtés d’International Viewpoint en anglais et d’Inprecor en français ; et Al-Mounadil en arabe après l’interruption de sa parution sous pression des autorités, ainsi que notre nouveau site en arabe Morasalat Alomamia plus récemment. Le principe d’une publication en portugais a été approuvé.

Ces sites monolingues jouent un rôle plus large que fourth.international. Ils prennent en compte les spécificités de leur audience linguistique, en publiant des articles d’actualité mais aussi des critiques, des débats, etc. La faiblesse de notre appareil international fait que, à l’exception d’Inprecor, tous nos propres sites web dépendent de l’action bénévole de camarades qui ont déjà de nombreuses tâches d’animation.

La prochaine étape consiste à créer une présence internationale plus cohérente basée sur ces sites web. Pour avancer concrètement dans cette direction, il est nécessaire de faire de cette question une priorité du prochain CI et du prochain Bureau. Une meilleure diffusion de nos analyses et de nos prises de position ne pourra qu’être bénéfique pour la construction de l’Internationale. Nous proposons d’avancer en deux temps, afin de tenir compte de nos forces réelles (limitées) et de nos moyens financiers (également limités).

 

1e phase : coordonner et renforcer les équipes existantes

Quel est l’état actuel des forces qui font vivre nos sites ?

Le site fourth.international (en huit langues) est actualisé par un petit groupe de camarades, principalement en anglais, castillan, français et grec. De manière plus occasionnelle en arabe, et de manière plus exceptionnelle en portugais, italien et allemand. Ce groupe sélectionne les articles à publier et se base sur les traductions existantes ou sollicite un réseau de traducteur·ices principalement pour les trois langues de travail de l’Internationale. Le site recueille environ 4 000 visites par mois.

Inprecor dispose d’un site web et d’une revue papier en français. Inprecor peut compter sur un temps-plein d’un membre du Bureau, ainsi que d’un soutien bénévole pour les questions administratives et la comptabilité, et d’une correctrice bénévole. Depuis quelques mois, un comité de rédaction se réunit une fois par mois pour définir les thèmes de la revue papier. Le site recueille environ 4 400 visites par mois.

Morasalat Alomamia (Correspondance internationale) est l’équivalent d’Inprecor en arabe. Il vient d’être lancé et il traduit et reproduit les articles d’Inprecor, en attendant d’avoir la capacité d’impulser l’écriture d’articles originaux. Il est animé par un comité de rédaction de quelques camarades.

International Viewpoint (IVP) est le site web en anglais de la IV (le journal papier a été arrêté en 2005, à cause notamment de frais d’envoi trop importants pour faire parvenir la revue aux quatre coins du monde, surtout dans les pays où le lectorat ne pouvait pas payer un abonnement) et est publié par des camarades du Bureau qui s’appuient également sur un réseau de traducteur·ices. Il existe aussi une récolte de fonds permanente. Le site recueille environ 17 000 visites par mois.

Punto de Vista Internacional (PVI) est le site web en castillan de la IV. Il est animé par un comité de rédaction regroupant des camarades d’Amérique latine et de l’État espagnol. Le site recueille environ 1 000 visites par mois.

Le site ernestmandel.org regroupe les textes d’Ernest Mandel en six langues. Au départ créé par la section belge, il n’a plus été actualisé pendant plusieurs années. La structure du site est très vieille et nous sommes actuellement en train d’en transférer le contenu vers une version plus récente. Mais c’est un travail lourd à réaliser. Nous avons donc besoin de renfort pour, dans un premier temps, transférer le contenu existant. Dans un deuxième temps, nous avons aussi besoin de quelques personnes qui pourraient continuer à alimenter et à faire vivre ce site. Le site recueille environ 1 000 visites par mois.

internationalcamp.org est le site dédié aux Rencontres internationales de Jeunes (RIJ). Il a été mis à jour jusqu’en 2018 avec les programmes des RIJ, des enregistrements, etc. La piste actuelle est que les Jeunes anticapitalistes (JAC, les jeunes de la section belge) reprennent ce site en main afin d’y publier le programme et le contenu lié aux RIJ 2025 qui auront lieu en Belgique. Ensuite la gestion de ce site sera transférée à la section qui accueillera les Rencontres suivantes. Les jeunes souhaitent également mettre en place une communication commune au niveau international pour les RIJ 2025. Bien qu’étant très peu mis à jour, le site recueille environ 1 000 visites par mois.

Nous devons prendre en compte d’autres sites dans notre « périmètre » (IIRF et ESSF), et d’importants sites indépendants où nos camarades sont actifs – par exemple Spectre, Tempest, New Politics (USA), Contretemps (France), Jacobin America Latina, Jacobin Italia, Viento Sur (État espagnol), Amandla (Afrique du Sud), Spectre (USA), Asian Marxist Review… qui, dans une certaine mesure, sont nos « rivaux » pour la publication de matériel original pour nos sites web. Nos sites web ne peuvent pas être simplement des canaux de republication de matériel existant.

 

Nos objectifs à court terme :

1) Renforcer l’aspect collectif de la gestion de ces sites par un fonctionnement plus régulier des différents comités de rédaction.

2) Développer la diffusion de ces publications à travers des lettres d’information par courriel et les réseaux sociaux (notamment Instagram qui permet de toucher un public plus jeune et de publier des courtes vidéos d’actualité, y compris en direct lors de mobilisations, activités publiques, etc.) Cet aspect pourrait peut-être motiver davantage des camarades plus jeunes à rejoindre les comités de rédaction.

3) Mettre la priorité sur les sites d’info (IVP, PVI, Inprecor et Morasalat Alomamia) en mettant sur pied une équipe de presse multilingue. Cette équipe aura pour objectif de coordonner la politique éditoriale de la IV (ce qui n’implique pas nécessairement d’avoir des sites identiques dans toutes les langues) et de développer un réseau de correspondant·es pour la couverture d’événements tels que des mobilisations importantes, des rencontres internationales, etc. Lors du CI de février 2024, un groupe de camarades s’était réuni afin d’avancer dans ce sens. Ce groupe pourrait déjà constituer un noyau de départ pour ce travail.

4) Réserver l’utilisation du site fourth.international pour les publications plus « institutionnelles » de la IV (déclarations, résolutions, textes de congrès, liens vers les archives, vers les sites de nos organisations et de notre presse, etc.).

5) Lancer une campagne financière permettant de passer à la 2e phase.

 

2e phase : faire un saut qualitatif et harmoniser notre identité graphique

Cette seconde étape implique de se doter de moyens financiers pour pouvoir la réaliser. Lors du lancement du site fourth.international en 2020/2021, la somme de 10 000 euros avait été récoltée. Il est indispensable de relancer un appel à dons extérieurs et au sein des sections, en chiffrant à l’avance et de manière détaillée la somme dont nous aurons besoin.

Il faut distinguer ici deux aspects sur lesquels avancer dans l’ordre : d’abord le fond et ensuite la forme.

Sur le fond :

La priorité sera tout d’abord de diversifier nos productions via des vidéos plus élaborées et des podcasts (par exemple en mettant à profit les réunions du CI ou du Bureau pour interviewer des camarades). Cela implique d’investir dans du matériel audio/vidéo, sponsoriser certains posts sur les réseaux sociaux pour faire connaître nos sites, etc.

Sur la forme :

La dernière étape implique de revisiter l’identité graphique de nos principaux sites pour aboutir à quelque chose de visuellement attractif, cohérent et immédiatement identifiable comme faisant partie d’une même organisation internationale, et qui permette aussi la publication de vidéos et de photos sur tous les sites, etc. Cette étape devra avoir comme base les sites existants, afin de ne pas perdre les efforts réalisés jusqu’ici. En parallèle, l’identité graphique de la revue papier Inprecor pourrait aussi être refaite afin d’être cohérente avec la nouvelle version des sites.

Le préambule à tout cela sera l’organisation d’un séminaire sur notre presse à l’IIRF d’Amsterdam avant la réunion du CI 2026 pour permettre une discussion plus approfondie au CI. Le but du séminaire sera de réunir les camarades prêt·es à s’investir dans ces tâches et de mettre en commun le savoir-faire des différentes sections sur la presse (papier, web, réseaux sociaux). Cette rencontre permettra de renforcer la coordination entre les sections nationales et de motiver des camarades à rejoindre les comités de rédaction. Elle devrait aussi servir à réfléchir collectivement aux outils collaboratifs à utiliser afin de faciliter l’utilisation d’une même production dans différentes langues (traduire, sous-titrer des vidéos, partager des photos, etc.).

Un effort (organisationnel, militant et financier) doit être fait par l’Internationale pour réaliser ce saut qualitatif dans la diffusion de nos idées, en accord avec nos statuts :

« Le CI est donc responsable, par l’intermédiaire des instances qu’il désigne, pour la publication de la presse officielle de l’Internationale – si possible en trois langues, anglais, espagnol et français – qui publiera les documents essentiels des congrès mondiaux et des instances de l’Internationale, des articles et documents sur les événements internationaux et la vie des sections et se fera le relais des campagnes internationales. » (Art. 15 des statuts de la IVe Internationale).

Il doit y avoir un renforcement mutuel entre nos expressions publiques nationales et internationales, ainsi qu’une promotion mutuelle des sites web, des publications sur les médias sociaux, le partage d’articles, etc. Beaucoup de nos dirigeant·es au niveau national ont des audiences bien plus importantes que celles de nos publications internationales – cela devrait être utilisé pour promouvoir les articles, les déclarations, etc. de l’Internationale.

 

Édition de livres

Nous avons développé une activité d’édition en langue anglaise par le biais de publications conjointes de Socialist Resistance et l’IIRF, bien que l’IIRF puisse publier des livres dans d’autres langues et que Socialist Resistance/Anti*Capitalist Resistance publie des livres concernant des centres d’intérêt spécifiquement britanniques. Nous avons également un accord avec une maison d’édition (Merlin Press) en Grande-Bretagne, qui assure une meilleure conception et distribution pour les livres qu’ils acceptent de publier conjointement. Nous avons également coopéré avec Haymarket Books et la série Historical Materialism pour publier des livres écrits par des camarades.

Nos camarades en Italie et dans l’État espagnol ont également des activités d’édition viables, et, dans le cas de l’État espagnol, le projet d’étendre leur audience à l’Amérique latine. La Brèche reprend un petit travail d’édition en français.

Il serait important de croiser ces activités et d’aider à la projection internationale des œuvres de nos propres camarades. L’un des obstacles les plus difficiles à surmonter est la traduction. Il existe plusieurs livres de camarades que nous aimerions traduire et publier. La traduction de publications que nous avons réalisées a reposé sur les efforts de camarades individuel·les.

Sur la base des contributions publiées sur nos sites internet, de nos livres et des activités organisées par l’IIRF, nous devrions chercher à renforcer notre présence dans les espaces où la gauche marxiste discute : les conférences de Historical Materialism, notamment la conférence annuelle de Londres, y compris son volet marxiste-féministe, Socialism aux États-Unis et d’autres conférences occasionnelles ou régulières telles que celles organisées en Amérique latine autour de Trotsky et du trotskisme.

 

B/ Les organisations nationales et l’Internationale

Nos statuts stipulent :

Préambule : […] Les sections nationales constituent les unités organisationnelles de base de la Quatrième Internationale. Le but de chaque section nationale est de rassembler toutes les forces qui partagent nos buts communs pour construire un parti marxiste révolutionnaire de masse capable de jouer un rôle décisif dans la lutte de classe dans le pays vers une victoire socialiste. Le développement de ses sections nationales est le moyen par lequel la Quatrième Internationale cherche à atteindre son but émancipateur, étant donné qu’une organisation internationale ne peut remplacer ou se substituer à une section nationale pour agir dans une révolution.

 

Partie I. Les sections

Article 1.

L’Internationale est composée de sections nationales qui adhèrent aux principes exposés dans le préambule de ses statuts, participent à ses activités et à sa vie organisationnelle et s’acquittent de la cotisation convenue. Les sections nationales sont ancrées dans la réalité des luttes de classes de leur pays, tout en construisant ensemble l’Internationale, y compris en y affectant des militant·es et des moyens matériels. Les cotisations qui doivent être acquittées font l’objet d’un accord avec les directions des sections, prenant en compte leurs ressources financières.

C’est par l’existence même des sections nationales et leur participation active aux réunions, écoles et autres activités que l’Internationale existe.

Elles sont informées de ces activités par des circulaires envoyées sous la responsabilité du Bureau par courrier électronique à leurs membres du CI et aux adresses de leurs organisations nationales. Les directions nationales doivent donc veiller à ce que ces envois soient suivis, que les adresses de destination soient tenues à jour, que leur contenu soit porté à la connaissance des instances dirigeantes concernées et, dans la mesure du possible, des camarades proposé·es pour participer aux activités.

De même, les différentes listes de courrier électronique régionales et thématiques doivent être surveillées et la possibilité d’échanger des informations doit être utilisée pour développer la conscience internationaliste de tou·tes nos camarades.

Les publications en ligne ou sur papier de l’Internationale s’appuient également sur les efforts des sections pour fournir des articles et les diffuser à leur tour en mettant en évidence dans leurs propres publications les sites internet, les pages Facebook et les comptes Twitter des publications internationales.

Le financement de l’Internationale est également le produit des contributions des sections. Le paiement des cotisations directes – pour permettre à l’Internationale elle-même d’avoir les moyens de maintenir un appareil central (très limité) et d’essayer d’aider les sections qui en ont besoin à participer aux événements internationaux – est crucial. Il n’y a pas de formule de calcul fixe, ce point doit être prioritaire dans le budget des sections.

Les sections contribuent également au financement de l’Internationale en prenant en charge les frais de voyage et d’inscription de leurs propres camarades aux réunions et écoles internationales.

Le paiement des cotisations directes provient essentiellement des pays capitalistes avancés (qui prennent également en charge l’intégralité du financement de leur participation), tandis que pour les pays du Sud, nous demandons aux sections de payer au moins 50 % de leurs frais de voyage et des coûts de participation, à titre de contribution.

 

Article 3

L’efficacité de l’Internationale exige que les rangs des révolutionnaires s’identifiant à la Quatrième Internationale soient unifiés dans chaque pays. Pour cette raison, les membres de l’Internationale doivent agir pour qu’une telle unification ait lieu au sein d’une section unifiée de l’Internationale. 

Ces dernières années, nous avons vu un nombre croissant de cas où nos sections se sont divisées, généralement sur la base d’une orientation nationale, alors que toutes les parties souhaitent rester au sein de la Quatrième Internationale.

C’est ainsi que nous avons été amené·es à reconnaître comme groupes de membres plusieurs organisations d’un même pays, les considérant ensemble comme la section. Ceci dans le but de maintenir autant que possible les camarades dans un cadre commun qui, nous l’espérons, permettra à terme de reconstituer une section unie. Dans ce cas, cet objectif doit rester constant dans l’activité des organisations et des formes d’activités communes doivent être menées en tant que Quatrième Internationale, telles que des publications, écoles et réunions publiques. L’objectif ultime devrait être la construction d’une orientation commune en matière de politique nationale, comme base de la réunification de la section.

La Commission des mandats de chaque congrès mondial devrait examiner ces cas afin d’évaluer dans quelle mesure cet engagement est toujours présent et si ce statut doit être maintenu.

Lors de chaque congrès, la Commission des mandats vérifie en tout cas le statut de chaque organisation et si elle continue à remplir les critères de reconnaissance. Dans certains cas, une commission spéciale du congrès peut être constituée pour effectuer ce travail et formuler des recommandations. La Commission des mandats et les éventuelles commissions spécifiques rendent compte au Congrès qui vote sur leurs recommandations, conformément aux statuts qui précisent que « dans les questions relatives aux sections nationales il sert d’instance suprême d’appel et de décision » (article 9).

 

Les statuts prévoient deux autres catégories.

Article 7

Dans la reconnaissance que dans des conditions différentes il y aura des organisations qui soutiennent la Quatrième Internationale et qui ne sont pas encore en mesure de ou prêtes à assumer les responsabilités d’une section, le Congrès mondial ou son CI élu peut accorder le statut formel d’organisation sympathisante à de tels groupes. Les organisations sympathisantes doivent rendre publiques les orientations et promouvoir la presse de la Quatrième Internationale, soutenir et participer aux activités internes et externes de la Quatrième Internationale et verser des cotisations suivies à la Quatrième Internationale.
Les représentant·es d’organisations sympathisantes seront invité·es aux réunions du CI et au Congrès mondial où iels auront le droit de parole et le droit à une voix consultative dans les cas où l’organisation répond aux critères de cotisation formelle.
Le but du statut formel d’organisation sympathisante est de jeter un pont en direction du développement de sections nationales dans les pays concernés.

Article 8

Les organisations qui partagent les orientations de lutte de l’Internationale, mais qui ne souhaitent pas y adhérer formellement peuvent obtenir un statut d’« observateur permanent ». Ce statut autorise à participer aux réunions d’instances internationales spécifiées pour chaque organisation, avec prise de parole mais sans droit de vote.

 

C/ Fonctionnement des instances de direction

Le Comité international est l’organe dirigeant de l’Internationale élu lors du Congrès mondial sur proposition des différentes délégations nationales. Nous avons décidé ces dernières années de représenter toutes nos organisations nationales. La tenue de telles réunions représente un effort logistique et financier important que nous avons décidé d’entreprendre dans le souci de construire une direction internationale horizontale et non, comme c’est le cas pour d’autres courants internationaux, une Internationale dominée par une seule organisation nationale. Bien que les réunions en ligne soient un complément précieux aux réunions en présentiel, elles ne permettent pas la même qualité d’échange, à la fois formel et informel, que les réunions physiques. En outre, les contraintes liées aux réunions sur plusieurs fuseaux horaires, qui limitent considérablement le temps disponible, excluent le travail en commissions ou en petits groupes. La réunion physique annuelle du CI reste donc une priorité.

Sa composition lors de ses réunions annuelles peut être sujette à des changements car les organisations nationales ont le droit de remplacer temporairement ou définitivement les membres élu·es (avec l’accord du/de la membre élu·e concerné·e). Cela peut rendre difficile, même en temps normal (en dehors de la pandémie où nous n’avons pas pu tenir de réunion physique entre 2019 et fin 2023), la constitution d’une équipe collective du CI dans son ensemble ou dans les commissions émanant essentiellement des membres du CI.

Dans la composition du Comité international, la règle générale est que lorsqu’il y a deux membres ou plus d’une organisation, il ne doit pas y avoir deux hommes et que la composition de l’organe dans son ensemble doit s’efforcer d’atteindre l’objectif de la parité. Cette responsabilité incombe à la Commission des nominations qui discute avec les organisations de leurs nominations, et aux organisations nationales si elles remplacent leurs membres pour des réunions individuelles ou de façon permanente.

Les procès-verbaux du Comité international sont envoyés aux organisations nationales pour communiquer des informations non seulement sur les décisions prises mais aussi sur les personnes présentes, le niveau de participation aux différentes discussions, etc. La transmission du contenu des discussions, aboutissant ou non à des décisions, est l’un des rôles du site à travers la publication de textes, mais aussi, selon les modalités propres à chaque organisation, à travers les comptes rendus des membres du CI.

Le Bureau est un organe exécutif élu au sein du CI. Sa composition est basée sur les principales sections de l’Internationale et comprend les camarades qui assument les principales tâches permanentes de l’Internationale, notamment en ce qui concerne nos publications externes et notre travail de formation. Les camarades élu·es au Bureau ont l’accord et le soutien de leurs directions nationales, ils ne sont pas des individus isolés.

Depuis 2010, nous avons fait l’effort d’organiser des réunions régulières du Bureau (deux ou trois par an) avec la présence de camarades de tous les continents, même si la composante ouest-européenne reste prédominante. Le développement des réunions en ligne pendant la pandémie nous a permis d’avoir des réunions plus fréquentes et nous amène à envisager de continuer avec moins de réunions physiques pour des raisons de coût et de temps, et de les combiner avec des réunions en ligne.

Pour renforcer la relation entre l’activité du Bureau et les sections, nous avons pris l’habitude d’envoyer une circulaire après les réunions du Bureau pour expliquer les discussions qui ont eu lieu et les décisions éventuelles.

Depuis 2018, nous disposons également d’un Secrétariat du Bureau élargi qui bénéficie également de la possibilité de réunions en ligne et qui, plus récemment, a pu intégrer des camarades d’Amérique latine. Le Secrétariat traite toutes les questions au fur et à mesure qu’elles se posent, soit directement, soit en les relayant auprès des instances appropriées. Il prépare les réunions du Bureau et, dans une large mesure, celles du CI et veille à ce que les décisions soient mises en œuvre.

Cependant, le fonctionnement collectif du Bureau et du secrétariat reste faible, car entre les réunions, il n’est pas toujours possible d’avoir des réactions rapides et collectives, et peu de camarades ont pu prendre des responsabilités permanentes ou s’engager dans des tâches qui dépassent la participation aux réunions. Très peu de nos organisations nationales disposent d’un personnel à temps plein et, par conséquent, la grande majorité des camarades qui assument des responsabilités au niveau international les combinent déjà avec des tâches de direction nationale ainsi qu’avec un travail rémunéré – quand ils ou elles ne sont pas déjà à la retraite.

Nous devons examiner la possibilité de supporter des frais de personnel supplémentaires pour permettre à d’autres camarades d’être permanent·es du parti à temps plein ou partiel, ainsi que les ressources que nos sections sont en mesure d’apporter.

La question du renouvellement – rajeunissement, féminisation – de nos instances dirigeantes doit être une préoccupation à tous les niveaux. C’est un défi particulièrement difficile à relever pour la direction internationale où tous les facteurs qui jouent contre la pleine participation des jeunes camarades, des camarades femmes, et autres, sont particulièrement forts. En outre, pour les pays qui n’utilisent pas l’une des trois langues de travail de l’Internationale, il y a l’obstacle de la nécessité d’un bon niveau de maîtrise d’une langue étrangère.

L’effort pour assurer la traduction simultanée dans nos réunions de direction est donc politiquement important. Il s’agit d’une tâche organisationnelle majeure qui exige qu’un certain nombre de camarades fassent ce travail bénévolement. Cette difficulté est un obstacle à l’organisation de réunions plus régulières des organes de direction, des commissions, etc. Elle serait accrue par l’ajout de toute autre langue de travail et toute proposition en ce sens doit être prise en charge par les organisations concernées.

 

D/ Coordinations régionales

Une coordination régionale forte est un renforcement de l’Internationale dans son ensemble, permettant à un réseau plus large de camarades de discuter dans un cadre internationaliste, et à nos organisations de s’entraider, au sein de leur région, dans leur activité politique par des campagnes spécifiques, l’échange d’orateurs·trices pour des événements publics ou internes afin de renforcer nos propres organisations… Ces activités devraient également contribuer à développer des relations avec d’autres organisations de la région. La capacité de l’Internationale à attirer des organisations issues d’autres traditions est un élément essentiel de la construction de l’Internationale marxiste ouverte et révolutionnaire qui est notre objectif. Nous avons fait des progrès importants à cet égard, notamment en Asie, et pas seulement, et c’est une perspective que nous devons continuer à travailler.

Nos listes de courrier électronique continentales constituent un forum d’échange entre les sections. Nous devrions également encourager nos organisations à avoir un·e (ou plusieurs) camarade chargé·e de suivre ces listes, à la fois pour envoyer du matériel approprié et pour partager le matériel reçu.

Les réunions régionales sont une étape cruciale dans la mise en place de ces coordinations régionales. Les réunions en ligne sont utiles mais, comme pour tous les autres niveaux, les réunions physiques sont irremplaçables pour construire les liens politiques et humains qui développent la compréhension internationaliste entre nos camarades.

Dans le cadre de ces réunions, il est important d’encourager la présence de camarades femmes (et de camarades plus jeunes). Les délégations devraient être mixtes (parité) et des commissions ou groupes de femmes devraient être organisés en lien avec ces réunions. L’objectif devrait être de créer des commissions régionales de femmes pour étendre et renforcer notre travail femmes et la Commission internationale femmes, comme les camarades asiatiques commencent à le faire.

Dans le passé, nous avons organisé des réunions spécifiques des BP d’Europe et d’Amérique latine, ainsi que l’école de Manille pour la région Asie. Nous avons développé la pratique des réunions régionales au sein du CI, qui ont notamment remplacé les réunions des BP européens, certaines réunions latino-américaines ont été organisées et l’école de Manille s’est poursuivie jusqu’en 2019. Une nouvelle session de l’école de Manille est proposée pour 2024.

Deux problèmes ont été signalés :

– il n’y a pas assez de temps pour les réunions régionales pendant le CI,

– il n’est pas possible de former d’autres camarades en tant que cadres internationalistes à ce niveau (uniquement dans un cadre sectoriel par le biais des commissions).

L’initiative politique pour la coordination régionale doit venir des organisations nationales elles-mêmes mais ce doit être aussi une tâche spécifique et permanente des camarades des différentes régions au sein du Bureau pour faciliter les comités de coordination régionale.

 

E/ Les commissions thématiques

Nos commissions thématiques doivent jouer un rôle crucial dans le développement de notre réflexion sur les questions programmatiques ainsi que dans l’élaboration de la ligne générale de l’activité de nos organisations sur différentes questions. La direction internationale s’appuie sur leurs contributions pour enrichir sa résolution ou pour proposer des résolutions spécifiques.

Nous sommes dans une contradiction entre la volonté de construire des instances stables qui assurent cette élaboration politique de manière continue et la volonté d’intégrer continuellement de nouveaux et nouvelles camarades et de maintenir une relation organique avec les instances dirigeantes. Certaines commissions (écologie, LGBTI) sont élues sur proposition des organisations nationales, la commission femmes est la réunion des camarades femmes du CI qui désignent ensuite des groupes de travail pour l’organisation du séminaire biannuel. La commission antiraciste lancée pendant la pandémie n’a pas vraiment démarré son activité, elle devrait être relancée en intégrant le travail antifasciste. D’autres commissions proposées comme celle du secteur de l’éducation ou (en guise de relance) celle de l’économie sont également au point mort.

Pour chaque commission, nous devons examiner la meilleure option pour sa composition et son fonctionnement.

La réunion annuelle de la commission femmes pendant le CI est un moment très important. Cependant, elle doit être complétée par d’autres réunions au cours de l’année – en ligne ou hybrides.

Les camarades du Bureau doivent avoir pour tâche spécifique et permanente d’assurer le fonctionnement de ces commissions, en collaboration avec d’autres camarades du CI et des directions de section responsables des domaines de travail concernés.

Nous pouvons tenir des séminaires riches et productifs, il y a trop peu de production écrite sous forme d’articles et d’autres moyens d’expression articulant nos opinions. Les motivations et priorités individuelles des camarades priment trop souvent – nos commissions devraient planifier, désigner des camarades et encourager la production collective.

Nous devons trouver des moyens de mettre à la disposition des camarades une plus grande partie de nos archives, non seulement les résolutions écrites, mais aussi les articles, les affiches, les vidéos.

 

F/ Activités de formation

Notre activité en matière de formation est organisée principalement à travers l’Institut d’Amsterdam (Institut international de recherche et de formation, IIRF) aux côtés de l’Institut de Manille et de l’Institut d’Islamabad. Il y a eu également des propositions visant à créer un Institut international de recherche et de formation en Amérique latine (Brésil) et nous aimerions soutenir et nous joindre à de tels efforts lorsque les conditions seront réunies.

Nos Instituts de formation ont deux principaux objectifs : d’une part fournir des expériences de formation internationales pour nos camarades en plus de ce qui peut être fourni au niveau national et d’autre part être une plateforme destinée à développer notre présence en tant que courant de pensée dans la sphère globale de la gauche marxiste à travers des séminaires ouverts et des publications.

La tenue de réunions internationales physiques de formation est une opportunité précieuse de former des cadres dotés d’une vision internationaliste. L’expérience qui consiste à vivre et à débattre pendant plusieurs semaines avec des camarades venant des quatre coins de la planète constitue souvent un point déterminant pour acquérir un engagement profond en faveur de l’internationalisme révolutionnaire. Les sections doivent considérer les écoles internationales comme des occasions non seulement pour se construire elles-mêmes mais aussi la Quatrième Internationale au niveau international. Les Écoles jeunes et les Écoles écosocialistes de l’IIRF d’Amsterdam sont parmi les plus importantes activités de la Quatrième Internationale organisées au niveau international. En organisant une École régionale asiatique annuelle, l’IIRF de Manille a joué un rôle déterminant dans la construction de la Quatrième Internationale particulièrement en Asie du Sud-Est.

Ces dernières années, nous avons constaté des différences croissantes entre les niveaux de formation politique parmi les camarades fréquentant ces écoles. Certains pouvaient avoir une expérience de plusieurs décennies de lectures et de discussions marxistes alors que d’autres rencontraient pour la première fois notre courant. Cette inégalité est le reflet de l’inégalité de développement de la gauche dans les différents pays. Cela a incité nos activités de formation à essayer de fournir une introduction générale à nos idées et à notre stratégie afin de relever le défi d’être utile à des camarades venus d’horizons différents.

Nous avons cependant observé une diminution du nombre de participant·es. Alors que l’équipe des Instituts et les commissions thématiques sont responsables de l’organisation des écoles et des séminaires, c’est notre responsabilité collective de trouver des participant·es et de créer des ressources pour le bon fonctionnement des écoles et des séminaires.

Les sections devraient adopter une attitude plus active quant à l’envoi de candidat·es pour les écoles et fournir plus d’informations sur leurs besoins en formation. Elles devraient également ne pas se restreindre en raison des contraintes financières, dans la mesure où nous pouvons soutenir collectivement les sections qui ont des candidat·es pour participer aux écoles et aux séminaires mais qui ne peuvent pas payer les frais et les dépenses de voyages.

Il devient également plus difficile de trouver des intervenant·es et de rajeunir notre pool d’orateurs. De plus, la majorité de nos écoles internationales et de nos séminaires à Amsterdam se déroulent dans les trois langues de la Quatrième Internationale et nous faisons face à des difficultés pour trouver des interprètes bénévoles pour nos activités. Nous demandons aux sections de proposer des intervenant·es pour les différents sujets couverts dans les écoles et de nous aider à trouver des interprètes.

Comme indiqué précédemment, notre second objectif est de développer notre présence en tant que courant de pensée dans la sphère globale de la gauche marxiste. Nous avons besoin de développer notre programme de publications et de le coordonner davantage avec les programmes de publications des organisations nationales. Jusqu’à maintenant, nos écoles et nos séminaires ne sont pas annoncés publiquement. Ils s’adressent spécifiquement aux membres de la 4e Internationale et aux camarades de son réseau. Nous croyons qu’en proposant aussi des cours et des séminaires plus courts, sur des thèmes spécifiques, qui seraient organisés et mis en œuvre par des camarades de la Quatrième Internationale, mais ouverts à la gauche au sens large, nous pouvons attirer plus de personnes vers la Quatrième Internationale et accroître nos positions dans des cercles plus larges. L’expérience des camps de jeunes montre que les personnes qui sont amenées à connaître la Quatrième Internationale à travers ses activités dans la vie réelle ont une meilleure compréhension de ce que nous sommes et de ce que nous voulons.

Durant la pandémie, nous avons exploré les possibilités de formations en ligne et réussi à organiser des écoles et des séminaires plus courts en ligne. Même si ces expériences en ligne, surtout lorsqu’elles se tiennent en plusieurs langues avec traduction, ne peuvent pas remplacer les écoles et les séminaires habituels en présentiel où les participant·es ne se contentent pas d’assister à des conférences et à des débats mais passent également plusieurs semaines à vivre ensemble, nous aimerions aussi fournir des ressources en ligne pour les sections.

Toutes nos activités de formation doivent être considérées comme des travaux collectifs pour renforcer nos sections et l’Internationale. Pour cela nous devons nous assurer que l’information est correctement diffusée et nous devrions élaborer pour créer des manières plus actives de coordonner et d’organiser notre formation internationale. Les camarades qui sont actives et actifs dans l’organisation de la formation politique de leurs sections respectives sont encouragé·es à entrer en contact avec l’IIRF afin de pouvoir travailler ensemble et de se renforcer mutuellement.

 

G/ Travail jeunes

« La jeunesse doit être la force motrice de notre révolution. » (Che Guevara)

L’importance du travail jeunes pour recruter des jeunes, pour pousser continuellement à un réajustement de notre programme et de nos activités afin de répondre aux besoins d’un monde en mutation, a été continuellement soulignée dans nos résolutions de construction du parti. Le rythme des changements dans le monde d’aujourd’hui rend cet aspect d’autant plus pertinent au niveau national et international.

Le camp jeunes a été pendant quarante ans une expérience précieuse pour nos sections européennes en attirant de jeunes camarades et en développant de nouveaux cadres dirigeant·es internationalistes pour nos organisations. Il a été pendant cette période la principale activité publique de la Quatrième Internationale, et une expérience exceptionnelle en tant qu’expérience internationaliste auto-organisée pour les jeunes. Les sections européennes doivent s’engager dans une discussion sérieuse pour s’assurer que cette initiative reste un outil utile.

Les possibilités d’étendre la coordination du travail et des campagnes jeunes au-delà des organisations européennes doivent être examinées et développées, en vue de créer d’autres coordinations régionales et une coordination internationale de la jeunesse.

Au niveau national et international, le travail de jeunesse, les initiatives de jeunesse, doivent être prioritaires en tant que terrain de formation pour nos nouveaux cadres internationaux.

 

H/ Campagnes

La nécessité pour la QI d’être impliquée dans des campagnes internationales actives vient à la fois de raisons objectives de la nécessité des campagnes elles-mêmes mais aussi pour démontrer son existence et son utilité en tant que courant international.

Nous lançons des campagnes de solidarité internationale par le biais d’ESSF, ou directement par le biais de nos sites internet internationaux, ou en relayant une campagne lancée par l’une de nos sections. Nous encourageons également toutes nos organisations à soutenir certaines campagnes de grande envergure. Les propositions de campagnes peuvent émaner de nos organisations nationales, des commissions thématiques, des comités de coordination régionaux ou du Bureau ou du CI.

Néanmoins, nous sommes confronté·es à la difficulté d’initier des campagnes en notre nom propre en combinant des organisations internationales et nationales, en raison de la grande variété des configurations organisationnelles de nos organisations nationales. Dans un certain nombre de pays, nos organisations ne sont pas actives publiquement en leur nom propre en tant que section de la Quatrième Internationale.

Nous ne pourrons surmonter ce problème que par une promotion cohérente et bien coordonnée des campagnes et des thèmes d’activité à travers tous nos moyens d’expression publique, ce qui renforce les points évoqués dans la section A. Notre profil d’Internationale ouverte à des campagnes, promouvant la présence et l’activité de nos camarades dans différents pays, est un outil précieux pour le recrutement.

Un thème possible pour une campagne de propagande internationale pertinente dans le monde entier est la question des droits reproductifs.

La campagne immédiate que nous pouvons entreprendre est celle de la popularisation et de la promotion de notre Manifeste pour une révolution écosocialiste. En plus de sa publication sur notre site internet, il sera publié sous forme écrite dans au moins les trois langues de travail de l’Internationale comme support pour les réunions publiques et les forums, la promotion sur les réseaux sociaux, etc.

 

I/ Nos partis

Pour que nos partis soient efficaces, ils doivent être capables de recruter, de former et de garder des camarades, en particulier celles et ceux qui sont victimes d’oppressions spécifiques, mais aussi tous ceux qui souffrent des inégalités sociales.

Comme l’a dit Ernest Mandel, vivre dans la société bourgeoise ne peut pas être une école pour devenir un révolutionnaire prolétarien, c’est-à-dire pour absorber et assimiler dans notre propre conscience une manière différente de se comporter. Nous avons besoin de contre-tendances, de contrepoids à la division du travail et aux relations de pouvoir qui prévalent. C’est ce que nous avons souligné dans notre résolution de 1991 sur l’action positive et construction du parti parmi les femmes. Il est évident qu’il n’existe pas de remèdes précis applicables partout, à tout moment et dans toutes les formes d’organisations.

Nous réitérons que les réunions non-mixtes sont un outil important et nécessaire pour les camarades femmes – et les autres personnes souffrant de l’oppression patriarcale – pour comprendre, articuler et combattre toutes les formes de cette oppression par leur action dans le cadre collectif du parti. En ce qui concerne l’intégration de personnes racisées dans nos organisations, outre la lutte contre la xénophobie (stéréotypes et préjugés) dans nos propres rangs, nous devons placer la lutte contre toutes les formes de racisme au cœur de nos écrits, actions et mobilisations (et non comme une lutte secondaire et/ou subordonnée à la lutte des classes) et nous devons intégrer dans nos activités et actions les questions qui les touchent le plus (racisme structurel, violence policière, solidarité internationale avec la Palestine), mais aussi avec les pays d’origine de leur migration ou de leurs ancêtres (en particulier s’il s’agit d’anciennes ou d’actuelles colonies), ainsi que la question de la décolonisation des esprits, des musées et des espaces publics. Enfin, nous devons reconnaître que les minorités religieuses sont également victimes de racisme, et que les femmes doivent être libres de disposer de leur corps et de s’habiller comme elles le souhaitent, et de pratiquer ou non leur religion en portant ou non le voile. Dans tous les cas, nous luttons contre leur exclusion de l’école, de l’emploi et de la promotion, des loisirs et du sport.

Notre but n’est pas seulement de recruter des femmes, des personnes racisées ou des jeunes, ou d’atteindre des objectifs spécifiques en ce qui concerne le nombre de femmes membres ou la présence de femmes dans nos organes de direction. Il s’agit également de veiller à ce que le travail politique de nos camarades femmes soit pleinement reconnu et qu’elles soient valorisées en tant que dirigeantes centrales de nos organisations.

Nos statuts de 2003 sont très limités dans leurs indications sur la manière de traiter la question de la violence sexiste et sexuelle, bien qu’ils prévoient que la Commission internationale de recours doit pouvoir se réunir en tant qu’organe composé exclusivement de femmes. Nos différentes organisations nationales en sont à des stades différents dans leurs discussions et leurs expériences sur la manière de traiter ces questions. Nous avons de nombreuses discussions et contributions, notamment dans nos séminaires et écoles de femmes, qui nous aideraient à développer notre cadre commun sur cette question sans imposer des procédures spécifiques à nos organisations.

Nous considérons comme des principes de base que notre première réponse est de croire les femmes qui se disent victimes de violence, et/ou camarades racisé·es qui se disent victimes de violences sexistes ou xénophobes sous quelque forme que ce soit ; et de veiller à ce qu’iels se sentent à l’aise pour continuer à militer. Les procédures et les protocoles que nous mettons en place sont clairs et transparents – les personnes accusées sont informées de l’accusation et les victimes peuvent s’exprimer librement ; le principe primordial est de rester fidèle à notre engagement de lutter contre les oppressions, en laissant de côté les préoccupations relatives à la « réputation du parti ». L’objectif de nos procédures est que les femmes et tou·tes les camarades victimes d’oppressions spécifiques se sentent à l’aise dans nos partis et qu’il existe un processus de formation permanente pour tou·tes les camarades.

La mesure dans laquelle nous sommes capables de contrer la dynamique sociale d’exclusion des femmes, des jeunes, des personnes racisées, de celles et ceux qui ont un niveau d’éducation moins élevé, de l’activité politique et de la direction, et de veiller à ce qu’elles et ils se sentent à l’aise dans nos organisations, sera cruciale pour notre objectif de construire des organisations qui peuvent avoir un poids réel dans la lutte des classes dans son sens le plus large, la lutte contre toutes les formes d’exploitation et d’oppression.

À partir de ce Congrès mondial, nous établirons une liste d’adresses électroniques pour les camarades en situation de handicap et nous demanderons aux organisations membres d’informer le Bureau des camarades intéressé·es à y participer. Nous demandons également à ces camarades de discuter, en collaboration avec le Bureau, de la possibilité d’organiser une réunion en ligne afin de partager les expériences du travail qu’elles et ils effectuent dans leurs territoires et d’examiner les moyens d’améliorer la couverture de la politique du handicap dans nos médias.

Le 28 février 2025

 

 

Quatrième internationale